• Ceux qu'on vire et ceux qui se tirent

     

    Aujourd'hui, en Pologne, il y a ceux qu'on licencie et ceux qui s'en vont d'eux-mêmes: le pays est en proie à une «mobilité» professionnelle sans précédent. En janvier, plus de cent procuereurs ont décidé de prendre une retraite anticipée. La perspective de travailler sous les ordres de Zbigniew Ziobro, l'homme qui réunit désormais en sa personne les fonctions de Ministre de la Justice et de Procureur général, n'avait manifestement pas de quoi les enchanter.Ceux qu'on vire et ceux qui se tirent

    Maintenant, c'est au tour des généraux les plus expérimentés de tirer leur révérence. Ils ne sont pas rassurés par le ministre de la défense nationale, Antoni Macierewicz. Celui qui a repris l'enquête sur la catastrophe de Smolensk en reprenant la thèse de l'attentat et en affirmant que "ce qui s'est passé à Smolensk avait pour objectif de priver la Pologne de son gouvernement qui menait la Nation à l'indépendance».

    Ceux qu'on vire et ceux qui se tirent

     

    Il y a aussi les journalistes des médias publiques licenciés par dizaines (on estime leur nombre à 60 et ce n'est probablement pas fini ) et des fonctionnaires dont on se débarrasse dans différents secteurs.

    La fuite des compétences

    Mais quelque soit la modalité de ces départs, les conséquences en sont désastreuses. Dans tous les domaines, à tous les postes importants, la fuite des compétences est évidente. Encore un ou deux mois et aucune fonction-clé en Pologne ne sera assurée par une personne ayant le savoir qui correspond à son poste. C'est déjà vrai pour un certain nombre de ministres qui n'ont pas la tête de l'emploi: Un ministre de l'Economie qui n'est pas économiste, un ministre de la Culture qui confond politique culturelle et censure, un ministre des Affaires intérieures qui engage à la tête de la Police nationale un homme dont le passé judiciaire n'est pas clair (et qui le met à pied en déclarant qu'il n'était pas au courant!), un ministre des Affaires étrangères qui ignore tout du langage diplomatique. Et quand pour son malheur, il arrive à un ministre de faire une déclaration fondée sur les faits, il se fait mettre aussitôt à la porte. C'est le cas du vice-ministre des finances qui s'est récemment permis d'affirmer qu'il y avait quelques banques «toxiques» en Pologne mais qu'elles ne tiendraient pas le coup très longtemps. Il a dû présenter sa démission mardi dernier.

    Aujourd'hui l'incompétence ne le cède qu'à l'arrogance. Et les nominations aux postes devenus vacants sont à l'image de ceux qui les imposent: un directeur de haras qui ne connaît rien aux chevaux (il vient du secteur bancaire), des journalistes souvent formés par les médias catholiques de droite qui ignorent la déontologie et l'éthique du métier, des directeurs d'agences agricoles qui ne comprennent rien au système de subventionnement mis en place par l'Europe. Et la liste s'allonge chaque jour.

    Gouvernée par des politiciens assoiffés de pouvoir à tout prix, gérée par des incompétents, la Pologne se rapproche dangereusement du bord du gouffre. Bientôt, elle fera un pas en avant. Mais, ce n'est pas ce qu'on souhaite aux Polonais. Ils méritent mieux.

     

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