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Le bilan noir des 99 jours de PIS
Le parti Nowoczesna dresse un bilan des 99 jours du gouvernement PIS. Même s'il est clair qu'il ne va pas tresser des lauriers à son adversaire, ses constats sonnent juste et sont, malheureusement pour les Polonais, parfaitement conformes à la réalité: c'est encore pire que ce à quoi on pouvait s'attendre de la part des conservateurs nationalistes.
Le Tribunal Constitutionnel est toujours bloqué, les nouvelles lois sont adoptées à la vitesse grand V et sans consultation, la fusion des postes de Ministre de la justice et de Procureur général mène le pays vers une dérive autoritaire. Sans parler de la surveillance électronique et de la purge dans les médias publics.
"J'ai fait un cauchemar, j'ai rêvé que PIS gouvernait!!!"
Les électeurs de PIS ont été séduits par ses promesses électorales. Mais pour l'instant, force est de constater qu'aucune n'a été tenue:
500 zloty pour le deuxième enfant en guise d'aide à la famille. La loi a été votée récemment. Son application conduira à des injustices criantes. Une caissière élevant seule son enfant ne touchera rien, un couple de juristes ayant un salaire confortable avec deux enfants, si. Une parlementaire du PIS conseille publiquement à la caissière de faire un deuxième enfant. De toute manière, de l'avis des économistes réputés, PIS n'aura pas les moyens de verser cette subvention au-delà de l'année en cours. En 2017, il lui faudra revenir en arrière faute d'argent.
"Les jumeaux se concertent pour avoir qui touchera ces 500 zloty"
Les médicaments gratuits pour les seniors. Ils les attendent toujours. Et la liste de médicaments ainsi offerts se rétrécit comme peau de chagrin.
Le soutien aux agriculteurs: non seulement leur situation ne s'est pas améliorée mais elle a carrément empirée. L'agence qui gère les subventions européennes (ARiMR) n'est pas en mesure de faire son travail: tous les fonctionnaires compétents ont été licenciés et les nouveaux engagés n'ont pas été formés et n'y connaissent rien. Le printemps approche et les agriculteurs n'ont pas d'argent pour acheter les semis. PIS leur conseille de contracter un prêt auprès d'une banque (laquelle va répercuter sur ses clients la hausse des taxes dont la charge le nouveau gouvernement).
Etc, etc...
Mais le plus grave probablement est la détérioration de l'image de la Pologne à l'étranger.
Alors qu'au cours de ces 25 dernières années, les dirigeants polonais ont réussi à faire de la Pologne un partenaire sérieux et crédible au sein de l'Union Européenne, en trois mois le gouvernement de Beata Szydlo est parvenu à anéantir tout leur travail et à détruire la confiance patiemment obtenue. Au risque de mettre en péril la stabilité du pays.
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