• Le Groupe de Visegrad durcit le ton

    Le Groupe de Visegrad - Hongrie, Rép. Tchèque, Slovaquie, Pologne - est né il y a 25 ans avec pour objectif une meilleure intégration de l'Europe centrale avec l'Ouest. Aujourd'hui, ce même Groupe se dissocie de plus en plus de la politique européenne, notamment en ce qui concerne l'accueil des réfugiés. Angela Merkel n'hésite pas à l'accuser du manque de solidarité et les médias allemands commencent à le traiter de «renégat».

    Le dernier sommet du Groupe s'est tenu il y a trois jours à Prague avec la participation des représentants de la Bulgarie et de la Macédoine. Il a confirmé son hostilité envers l'arrivée des migrants et s'est déclaré prêt à aider les pays des Balkans à rendre hermétiques leurs frontières avec la Grèce, de façon à endiguer le flux de migrants. Le Premier ministre hongrois,Viktor Orban est allé jusqu'à annoncer que son pays était "prêt à fournir des gardes-frontières et d'autres ressources humaines et matérielles aux pays qui seraient prêts à bâtir une deuxième ligne de défense au sud de la Hongrie". On le voit bien, le ton monte et l'heure n'est pas au compromis.

    Pour comprendre les raisons de ce durcissement, il est intéressant d'écouter Catherine Horel, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l'Europe centrale: «Le sentiment national, souvent fait de la peur de l’autre, a été récupéré par toute une constellation de partis conservateurs, europhobes, extrémistes et racistes. Viktor Orban, avec son « État illibéral » qui limite l’indépendance de la justice et des médias, se veut un modèle pour les pays voisins. (...) La force de ce courant autoritaire reflète une identité nationale toujours pas assurée, toujours fragile. Tous ces pays ont en commun l’angoisse de disparaître. Pour se sauver soi-même, on se raidit et on se crispe.» (Journal «La Croix» du 16.02.2016)

     

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