• Le signal de Barack Obama

     Le Sommet sur la sécurité nucléaire se tient cette année aux Etats-Unis et débute le 30 mars. A lire la presse internationale, le principal sujet qui agite les observateurs concerne les rencontres du Président Obama. Etre reçu ou pas, telle est la question.

    On sait déjà que Obama verra son homologue chinois, Xi Jinping. Il rencontrera également, en marge du sommet, son homologue sud-coréenne Park Geun-Hye et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, lors d'une réunion tripartite. On sait aussi que, malgré l'insistance de la diplomatie turque, le président Erdogan n'aura finalement pas droit à un tête-à-tête ( la Maison Blanche lui reproche des atteintes à la liberté d'expression et à la démocratie).

    Parmi les autres recalés figure le président de la Pologne, Andrzej Duda. Au départ, il était question d'une rencontre entre "quatre yeux" mais on vient d'apprendre que le président polonais devra se contenter  d'une poignée de main protocolaire. Ce qui en dit long sur le refroidissement des relations entre les Etats-Unis et la Pologne depuis l'arrivée au pouvoir du PIS.  Il est vrai que Varsovie n'a pas voulu écouter les bons conseils des diplomates américains qui se sont rendus dans la capitale polonaise ces derniers mois. En réponse, PIS reçoit un signal clair de la part des Américains: les violations répétées de la Constitution ont un prix. Elles ont terni la réputation de la Pologne qui a du coup perdu son statut d'interlocuteur digne de confiance. Et comme de juste, c'est son président (docteur en droit) qui a signé les nouvelles lois - jugées anticonstitutionnelles par la Commission de Venise - qui en supporte la conséquence: soit un véritable camouflet, ce que les diplomates qualifient d'affront.

    Comme de bien entendu, les représentants du PIS prétendent maintenant que l'absence de rencontre entre les deux présidents ne veut rien dire: ils auront l'occasion de se parler en juillet prochain lors du sommet de l'OTAN (pourtant rien n'est moins sûr, même pas la venue de Obama en Pologne).
    Mais cette feinte indifférence ne trompe personne. Surtout lorsqu'on sait que Barack Obama dînera avec Donald Tusk, qui tout président du Conseil Européen qu'il est, n'en est pas moins ancien premier ministre de la Pologne et saura, en tant que tel, éclairer les Américains sur les tenants et aboutissants de la politique du PIS. Il n'est pas sûr que le parti de Jaroslaw Kaczynski apprécie.

    Une star est née....

    Une autre nouvelle devrait déplaire à Andrzej Duda et consorts: invité par Freedom House, le fondateur du KOD (Mouvement pour la défense de la démocratie), Mateusz Kijowski sera aux Etats-Unis au début du mois d'avril. Considéré par les Américains comme leader du "plus grand mouvement depuis l'époque de Solidarnosc", il sera reçu par des représentants du Congrès et du Département d'Etat. Et ça, c'est une pilule difficile à avaler par un parti qui traite tous les opposants à sa politique comme des citoyens de seconde zone.

     

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  • Commentaires

    2
    Mitch
    Mardi 29 Mars 2016 à 18:39

    D"aprés Duda les sénateurs en visite en Pologne riaient du KOD,yesAujourd'hui l'idiot du village c'est bien lui.Pas encore comprit que pour les States la Pologne n'est qu'un pion sur la carte,juste pour enmerder Poutine.

      • francopol
        Mercredi 30 Mars 2016 à 13:17

        La Pologne fait partie de l'OTAN et cela change la donne : si les USA tiennent à cette alliance ( ne serait-ce que pour "emmerder "Poutine , mais c'est un peu court ) ils sont obligés de faire un peu attention à ce qui se passe en Europe centrale . De plus on se demande de plus en plus si le PiS n'est pas une option "russe " masquée : Poutine cherche sans doute à reconstituer l'empire . Autrement dit l'Europe centrale ( et donc la Pologne ) , est probablement un enjeu pour les grandes puissances , USA et Russie .

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