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    Hors d'elle. Quand Mme Beata Szydlo perd les pédales en pleine session parlementaire, le spectacle est d'une tristesse infinie. Ses vociférations contre la Commission Européenne, dont le tout récent rapport est très sévère avec le gouvernement PIS, frisent l'indécence et ne vont certainement pas améliorer l'image de la Pologne au sein de l'Union Européenne, déjà fort dégradée.

    La Première Ministre polonaise perd les pédales


    Aujourd'hui, Mme Szydlo a franchi la frontière invisible qui sépare un politicien expérimenté d'un néophyte qui ne maîtrise pas les codes de la communication publique. Elle a notamment accusé la Commission Européenne d'avoir cédé à la pression exercée par l'opposition polonaise: "Ce n'est pas la Pologne qui a un problème avec sa réputation et son autorité mais la Commission!" Elle s'en est également prise aux partis de l'opposition leur reprochant de se réjouir du rapport de la Commission et d'oublier que la Pologne est un pays souverain. Bref, les visiteurs du parlement de ce jour-là - beaucoup de jeunes gens - ont assisté à un délire verbal sans précédent.

    Pire encore, lorsque l'opposition a commencé à réagir à ses propos, Mme Szydlo n'a pas jugé utile de l'écouter. Dans un moment d'humeur, peu digne de sa fonction, elle a quitté la salle, suivie par toute la délégation du PIS.

    Après une brève interruption et le retour de la délégation, un député du PIS, Robert Winnicki, a tenu à enfoncer le clou: "Nous devons non seulement nous défendre devant l'agression de Bruxelles mais encore passer à l'offensive. Il faut bâtir un bloc de pays qui s'opposeront courageusement au diktat de Bruxelles. La raison d'Etat polonaise l'exige aujourd'hui." Puis, il a conclu en demandant au président du Parlement d'évacuer le drapeau européen de la salle car "il symbolise l'occupation étrangère sur le territoire de la Pologne."

    Pendant les six mois de son gouvernement, PIS n'a pas arrêté de se ridiculiser aux yeux de l'opinion internationale, mettant en danger la position de la Pologne au sein de l'Europe. Aujourd'hui, il a atteint un sommet. Un sommet d'incompétence, d'arrogance et d'autosuffisance.

     

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  •  Les fossoyeurs de la Pologne

    "Un jour, il faudra bien lui dire qu'il est Polonais"

    Cela fait bientôt six mois que ce blog donne des nouvelles de la Pologne selon PIS, celle qui est née à la fin du mois de novembre 2015. Il informe, il attire l'attention sur les conséquences désastreuses du "bon changement" voulu par Jaroslaw Kaczynski, Andrzej Duda et le gouvernement de Beata Szydlo. Il décrit les atteintes aux institutions garantes de l'Etat de droit, le démantèlement du système de la Justice, la mise sous coupe réglée des médias publiques, la destruction systématique du bon fonctionnement démocratique du pays.

    Il dénonce la mauvaise gestion des affaires publiques, les atteintes impardonnables à l'environnement (forêt de Bialowieza), la mise en danger des plus beaux haras du pays (Janow Podlaski et Michalow) . Il décrit l'intolérance du gouvernement actuel, son refus de l'Autre, sa volonté de fermer les frontières aux migrants, son absence totale de solidarité avec l'Europe.
    Il peint ses actions visant à rabaisser les personnalités publiques (Lech Walesa, Donald Tusk, Mateusz Kijowski du KOD), en les salissant de toutes les manières imaginables.

    Il décrit les dangers qui guettent l'économie polonaise, les baisses des notations des agences de notation financière, la perte de confiance des investisseurs, le climat d'incertitude.
    Il constate la dégradation rapide de l'image de la Pologne au sein de l'Europe, l'arrogance des ministres polonais, incapables d'accepter la moindre critique, et qui tancent sans vergogne leurs collègues étrangers, surtout lorsqu'ils sont Allemands. Il narre la détérioration des relations polonaises avec Bruxelles et les Etats-Unis.

    Il évoque la montée du national-fascisme, l'essor du langage de la haine encouragé activement par les politiciens du PIS, l'introduction du mensonge en guise d'argument politique quotidien, le rôle de plus en plus néfaste de l'Eglise polonaise qui ne respecte aucunement les valeurs du christianisme, jette aux orties l'enseignement de Jean-Paul II et n'entend rien des messages du pape François.

    De ces descriptions et de bien d'autres, il se dégage une image de la Pologne qui fait mal au coeur et consterne ses meilleurs amis. Une Pologne victime de ses fossoyeurs qui sont en train de plonger les Polonais dans un cauchemar sans précédent depuis la fin du régime communiste.

     

     

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  • En octobre 2015, environ 50% des Polonais sont allés élire leurs parlementaires. Les autres n'ont pas jugé bon de se déplacer. On peut imaginer que leur raisonnement ressemblait à celui de beaucoup de (non) votants dans les pays démocratiques, genre "A quoi ça sert? Ca ne va rien changer. De toute façon, ils font ce qu'ils veulent". Et en général, ce n'est pas tout à fait faux.

    Mais en 2015, les abstentionnistes se sont lourdement trompés. Car l'arrivée au pouvoir d'un parti conservateur et ultra nationaliste ne ressemble en rien à l'alternance classique de gouvernance, telle qu'on la connaît par exemple en France ou en Grande Bretagne. Laisser PIS prendre les rennes du pays, c'était aller au devant d'une catastrophe annoncée.

    Si on regarde les chiffres, PIS a été élu par 37,58% des votants, soit 5 711 687. Le nombre total des électeurs s'élevant en Pologne à 30 768 394, ce parti a donc été élu par un environ un cinquième des électeurs, 18% d'entre eux exactement. On peut difficilement affirmer que ces résultats l'ont rendu représentatif. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir la légitimité démocratique.

    Mais cette légitimité, Hitler l'avait aussi en 1933 lorsqu'il est entré au Reichstag, lors de ce qui s'est avéré être la dernière consultation électorale libre en Allemagne, avant la Seconde Guerre mondiale. Car en tant que chancelier, Adolf Hitler a recouru à "l'Acte générateur" et obtenu ainsi des pouvoirs dictatoriaux.

    PIS: légitime mais pas représentatif

    Jaroslaw Kaczynski, lui, a commencé par s'attaquer au Tribunal Constitutionnel, puis à l'ensemble des institutions judiciaires, garantes d'un Etat de droit. Aujourd'hui, il veut également changer la Constitution polonaise. Avec quel objectif?

     

     

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  • Occupés à suivre les manoeuvres politicardes du parti au pouvoir, à s'indigner (à juste titre) ou à applaudir et à attiser la haine au sein de la société, les Polonais réalisent-ils ce qui arrive à leur économie? Les belles heures de la Pologne prospère, rassurante et ouverte aux investisseurs sont pourtant bel et bien terminées.

    La Pologne marche résolument vers une catastrophe économique majeure

    Année 2018, Gouvernement PIS: La Première Ministre Beata Szydlo admire les autoroutes polonaises

    Le gouvernement de Mme Szydlo est en train d'endetter le pays bien au-delà du raisonnable. Le financement des promesses électorales exige des moyens et ces moyens, il faut bien les trouver quelque part. Ainsi, depuis le 1er avril de cette année, les familles touchent 500 zlotys pour le deuxième enfant (c'était la principale promesse faite par PIS lors de sa campagne). Cette réforme est non seulement injuste - notamment pour les familles monoparentales avec un seul enfant et un bas revenu -, elle est aussi porteuse d'endettements futurs et ce sont justement les enfants d'aujourd'hui, devenus adultes, qui qui devront se débrouiller avec.

    Méfiance des entrepreneurs et des banques

    Tout entrepreneur lucide sait bien que ses impôts vont forcément augmenter même si le gouvernement ne le dit pas encore à haute voix. Dans ces conditions, investir et développer serait pure folie. D'autant plus que les banques se montrent de plus en plus prudentes lors des demandes de crédit. On peut les comprendre: depuis le 1er février de cette année, elles doivent s'acquitter d'un nouvel impôt. Tel est le cas également des compagnies d'assurances. Nul doute que ces facteurs auront une influence directe sur l'emploi. Mais en attendant, les clients des banques payent davantage. C'est ainsi que ce que l'on donne d'une main, on le reprend de l'autre.

    La nouvelle réforme scolaire imposée par PIS - qui va entrer en vigueur en septembre 2016 - n'améliorera certainement pas les choses. Les enfants âgés de 6 ans ne seront plus admis à l'école, ils resteront dans les jardins d'enfants empêchant ces derniers d'accueillir des petits de 3 ans. Il appartiendra aux parents de financer une autre solution de garde, plus lourde pour leur budget.

    La conséquence à long terme est évidente: l'entrée sur le marché du travail de ces enfants, lorsqu'ils deviendront adultes, sera repoussée et ce n'est pas une bonne nouvelle pour le développement économique. Et, à court terme, cette mesure privera des milliers d'instituteurs de leur poste de travail.

    On se débarrasse du zloty

    Pendant ce temps, le zloty est en chute libre. L'abaissement récent de la note de la Pologne par les agences de notation (Standard&Poors et Fitch, notamment), qui disent se méfier du climat d'instabilité entourant les plus importantes institutions du pays, n'y est pas pour rien.

    La troisième agence, Moody's, doit faire son rapport sur la situation polonaise le 13 mai prochain. Mais en avril déjà, elle a déclaré que la crise constitutionnelle actuelle pourrait avoir un impact sur la crédibilité financière de la Pologne. Pour parer au danger, les investisseurs prévoyants s'empressent de vendre leurs zlotys. Inutile d'en préciser les conséquences...

    Ce ne sont là que quelques exemples choisis parmi des nombreux autres. Il n'est pas besoin d'être expert en économie, pour prévoir la suite.

     

     

     

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  • C'est une chute d'audience sans précédent: la TV publique polonaise ne s'est jamais portée aussi mal. Sa part de marché se situe actuellement en dessous de 10%, loin derrière les télévisions commerciales, Polsat et TVN.

    C'est encore pire lorsque l'on observe les résultats du groupe des personnes âgées de 16 à 49 ans, celui qui est la cible la plus recherchée des publicitaires: 6,09% de part d'audience. Du jamais vu depuis que l'on mesure les audiences en Pologne.

    Cette spectaculaire perte d'auditeurs reflète bien ce que les Polonais pensent des médias contrôlés par le parti au pouvoir, PIS. Manifestement, ils ne sont pas dupes des informations manipulées, censurées et déformées par des journalistes qui n'ont probablement jamais entendu parler de la déontologie de leur métier.

    Un record pour la TV polonaise!En analysant ces résultats piteux, n'importe quel directeur des programmes s'arracherait les cheveux ou donnerait sa démission. Mais pas en Pologne. M.Jacek Kurski reste zen. Il conteste la méthode utilisée par l'entreprise Nielsen Audience Measurement à laquelle il reproche de ne pas inclure dans son panel les téléspectateurs aux opinions conservatrices. Les seuls qui intéressent le parti qui l'a nommé. 

    Quand le directeur de la TVP fait ami ami avec Jaroslaw Kaczynski

     

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