• Ce qui se passe chez leur voisin de l’Est intéresse au plus haut point les Allemands.D'autant plus que 2 millions de ses ressortissants sont d’origine polonaise. Certains de longue date, d’autres, environ 300 000, depuis l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne.

    Ces temps-ci, les trois plus grands journaux allemands accordent beaucoup d’attention aux événements polonais. Il y a la "Frankfurter Allgemeine Zeitung" (voir Ce qu'ils en disent ci-dessous) mais aussi "Die Welt" et la"Süddeutsche Zeitung". L’éditorialiste de cette dernière constate, Cathrin Kahlweit: «Le démontage de la démocratie en Pologne progresse à une vitesse si vertigineuse que même les plus grands pessimistes se frottent les yeux d’étonnement, eux qui escomptaient de la part du nouveau gouvernement conservateur, qui dispose d’une écrasante majorité, une activité plus pudique et plus prudente.

    Selon Cathrin Kahlweit même Les Allemands sont inquietsle premier ministre de la Hongrie n’avait pas été aussi «efficace" alors qu’il était lui aussi très pressé.

     

     Quant à l’hebdomadaire Die Welt, son éditorialiste,Torsten Krauel considère que l’Allemagne a de quoi s’inquiéter en ce qui concerne la situation en Pologne mais qu’il faut raison garder.«Le gouvernement polonais n’est pas seulement névrotique et xénophobe. Il est aussi dominé par des sentiments qui existent dans ce pays, qui pendant 300 ans était traité comme un pion dans les joutes de ses voisins.»

    Les Allemands sont inquiets

    Les deux éditorialistes continuent à croire cependant que la société civile polonaise, très politisée, ne permettra pas au parti au pouvoir de lui enlever les droits qu’elle a durement conquis.

     

    (NDLR: les extraits des articles allemands proviennent de l’hebdomadaire Newsweek.Pl. Un certain nombre de lecteurs qui les ont commentées ont exprimé leur conviction que toute cette pagaille (entendez par là le mouvement pour la défense de la démocratie) est l’oeuvre des Juifs qui feraient mieux de «rentrer dans leur patrie»....)

     

     

     

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  • Ce qu’ils en disent

    Donald Tusk, président du Conseil européen: «C’est pour moi particulièrement douloureux. La Pologne ne s’est encore jamais trouvée dans une telle situation. (...) On sait qu’en Europe le rôle des instances telles que le Tribunal Constitutionnel est très apprécié et toute la démocratie européenne est très sensible sur ce point.»

     

    Ce qu’ils en disentLech Walesa, chef historique de Solidarnosc et ancien président polonais: ««Je commence à avoir honte pour ce choix démocratique des Polonais, qui ont porté le candidat du PiS Andrzej Duda à la présidence du pays le 24 mai et donné au parti PiS la majorité parlementaire aux élections législatives du 25 octobre. Je ne manquerai pas de le dire à l’étranger»

     

    Ce qu’ils en disentGrzegorz Schetyna, député PO, ancien ministre des affaires étrangères, a souligné que cette affaire ne pourra plus être contenue à l’intérieur des frontières polonaises car elle suscite beaucoup d’émotions en Europe, surtout à Bruxelles et à Strasbourg. Il a affirmé que sa formation n’acceptera pas «le manque de respect pour la loi, la Constitution et pour les Polonais qui pensent autrement». «Je pense que les Polonais sont stupéfaits de voir qu’en quelques semaines nous avons pu ruiner notre image en Europe.»

    Rectorat de l’Université de Varsovie: «Le rectorat estime nécessaire de rappeler que la séparation des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire, ndlr) et l’équilibre entre eux constitue le fondement du système démocratique en Pologne, ainsi que le principe du règne du droit en tant que manière d’exercer le pouvoir publique.»

    Reinhard Veser, journaliste, «Frankfurter Allgemeine Zeitung": «La démocratie est-elle en danger en Pologne? La réponse est clairement oui lorsqu’on regarde ce que fait et ce que dit le nouveau gouvernement. Depuis sa prise du pouvoir, Le gouvernement a concentré tous ses efforts sur l’attaque du pouvoir judiciaire et des médias avec pour objectif évident d’en prendre le contrôle total.(...)
    Cette offensive est accompagnée d'une rhétorique de guerre civile qui ne laisse pas de place à la polémique car la critique des agissements du gouvernement est automatiquement assimilée à la trahison de la patrie.»

    9 ONG (dont Amnesty International et la Fondation Helsinki pour les droits de l’Homme)
    estiment, dans une lettre commune aux députés polonais, que les modifications de la loi régissant le Tribunal Constitutionnel rendront impossible la réalisation de sa mission principale, celle du gardien des droits et de la liberté des citoyens. Elles déplorent par ailleurs la vitesse à laquelle sont menés actuellement les travaux parlementaires car elle empêche toute discussion sérieuse quant au fond de la loi débattue.

     

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  • La Pologne et l'Europe

     Combien de temps encore l’Union européenne supportera-t-elle les écarts du nouveau gouvernement polonais? Plusieurs sujets la préoccupe déjà: les violations répétées de la Constitution polonaise, la volonté du parti au pouvoir (PIS) d’affaiblir et de décrédibiliser le Tribunal Constitutionnel, par exemple. Et puis, source d’une autre inquiétude, il y a la question des réfugiés. En revenant sur la promesse- déjà peu généreuse - du gouvernement précédent d’accueillir 7000 personnes, la Pologne manifeste son refus de participer à l’effort commun. 2000 réfugiés pour une population de 38 millions, c’est tout ce que,               pour l’instant du moins, l’Europe peut attendre de la Pologne.

    Manifestement, le gouvernement de Mme Beata Szydlo s’aligne de plus en plus sur la Hongrie et les autres pays du Groupe de Visigrad. Un groupe qui conteste les décisions prises à Bruxelles. Pour combien de temps encore?

    La Pologne peut-t-elle vraiment se permettre pareille nonchalance? Il faut savoir que des tous les pays européens, elle est celui qui touche le plus de fonds de la part de l’Union: environ 60 milliards d’euros entre 2007 et 2012, notamment. 82,5 milliards d’euros pour les années 2014-2020. Partout en Pologne, des écriteaux signalent le financement européen. Sans ce dernier, l’économie polonaise n’aurait pas pu atteindre en peu d’années la relative prospérité qui est la sienne aujourd'hui.

    Alors, une question saute aux yeux: peut-on recevoir sans rien donner (ou presque)?
    Et si oui, jusqu'à quand?

     

    Lire aussi: Pluie d'insultes en Pologne

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  • C’est une véritable compétition. Le président du PIS et la première ministre se sont mis à insulter et calomnier publiquement une bonne partie de la population polonaise et, notamment, les 50 000 participants à la marche pour la démocratie du samedi 12 décembre.
    C’est à qui sera le plus offensant. M.Kaczynski a divisé les Polonais en deux catégories. La mauvaise serait porteuse d’un gêne de trahison nationale. Les défenseurs de la démocratie seraient des communistes et des voleurs (apparemment, c’est un synonyme en Pologne).

    Mme Szydlo, considérée comme une marionnette de M.Kaczynski (au même titre que le Président de la Pologne) n’a pas voulu, cette fois-ci, rester à l’écart. Elle vient de proclamer sa propre «analyse» de la situation: «Ceux qui hurlent ne se soucient pas de la démocratie. (...) Ils ne se soucient pas des droits citoyens mais de la défense des banques et des multinationales».

    Ainsi, une nouvelle catégorie humaine est née en Pologne: des voleurs qui soutiennent les banques et des communistes qui protègent les lobbys étrangers.  

    Un certain nombre de «mauvais Polonais» exigent des excuses et préparent en ce moment une plainte à l’encontre du président du PIS.

     

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  • Lech Walesa entre en scène: «Ca va mal se terminer»

    L’ex-président de la Pologne et prix Nobel de la paix, M.Lech Walesa a décidé de faire entendre sa voix. Dans une interview radiophonique (Radio Z), il exprime son inquiétude: «Si on ne fait rien, on aura une tragédie et des bagarres dans la rue. Ils (le parti Droit et Justice) poussent à la guerre civile.»

    M.Walesa, qui a reçu le prix Nobel de la paix pour son activité comme leader de «Solidarnosc», recommande la mise sur pied d’un référendum demandant le raccourcissement de la législature du Parlement. «Il faut agir de manière démocratique et se mettre d’ors et déjà à la récolte des signatures.»Mais cette proposition semble prématurée et, surtout, peu réaliste car probablement pas conforme au droit en vigueur.

    «C’est dramatique"

    Au même moment, le président du Parlement Européen, M.Martin Schulz déclarait: «Les événements en Pologne ont les caractéristiques d’un coup d’Etat. C’est dramatique. (...)
    Nous allons bientôt en discuter au Parlement Européen.» Discuter mais pas entreprendre des démarches concrètes car selon M.Schulz il faut rester prudent et ne pas donner des arguments aux «populistes de droite» qui pourraient alors accuser les autres pays d’ingérence dans la politique intérieure polonaise.Ce qui aurait pour conséquence de faire augmenter leur popularité. 

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