• Chaque semaine, l'hebdomadaire Newsweek.pl publie une sélection de citations de la semaine. Ce sont des petites perles qui en disent souvent plus long que des grands discours. En voici quelques'unes des plus récentes:

     Jan Szyszko, ministre de l'Environnement, lorsqu'on lui demande quel sera l'avenir de la Forêt de Bialowieza (sur la liste du Patrimoine de l'UNESCO):

    "Veuillez ne pas poser ce genre de questions car elles sont provocantes et déplacées. Nous allons mettre sur pied une formation pour les journalistes afin qu'ils sachent comment poser des questions."

    Les perles de Newsweek.pl

     Antoni Macierewicz, ministre de la Défense, à propos du gouvernement des Etats-Unis, qui critique PIS:

    "Ce sont les gens qui n'ont construit leur Etat qu'au XVIIIe siècle qui vont nous dire ce qu'est la démocratie?"

    Les perles de Newsweek.pl 

    Jaroslaw Zielinski, vice-ministre des Affaires intérieures:

    "Les assemblées européénnes sont souvent dominées par l'élément gauchiste, hostile au gouvernement polonais."

    Les perles de Newsweek.pl

    Beata Szydlo, Première Ministre, s'adressant aux députés de l'opposition:

    "Devant la Chancellerie, il y a en ce moment des personnes, des tentes et la police veille à leur sécurité. Personne ne les disperse, personne ne leur tire dessus comme  vous l'aviez fait contre les mineurs à Jastrzebie."

     

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    Plusieurs dizaines de postes de télévision ont été jetés dans des containers à déchets à Legnica, petite ville de Basse-Silésie comptant 107 000 habitants. C'était, ce dimanche, l'action de la section locale du KOD (Mouvement de défense de la démocratie).


    A l'enseigne de "TV PIS ment", quelque deux cents personnes exprimaient ainsi leur mécontentement devant les changements imposés par le parti au pouvoir à la TV publique. Et protestaient contre le récent licenciement de plusieurs journalistes de la chaîne. Cette action a été applaudie sur la page Facebook du KOD par des très nombreux membres enthousiastes.

    Nul doute que cette initiative fera des petits...

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                                              Sous le précédent gouvernement PIS, déjà...

    Alors que la direction de la TVP met systématiquement à la porte ses meilleurs professionnels, la Radio polonaise n'est pas en reste. Dès l'entrée en vigueur de la loi nouvelle sur les médias, plusieurs responsables ont été remerciés avec effet immédiat. Parmi eux, la rédactrice en chef de la Trojka (la Trois) Magdalena Jethon qui est même interdite d'entrée dans les locaux de la station (alors que son contrat court encore jusqu'au mois d'avril). Mme Jethon commence d'ailleurs à en avoir l'habitude, elle a déjà été privée de son poste lors du dernier mandat gouvernemental de PIS (en 2007).

    La révolte des auditeurs polonais

    Dernier en date, Jerzy Sosnowski, journaliste respecté de la Trois et syndicaliste vient d'être licencié avec un délai de congé de trois mois, sans "obligation" de travailler (entendez, avec l'obligation de quitter les lieux sur le champ).

    C'en est trop pour les auditeurs de ce programme qui a su se créer un réseau d'inconditionnels. Ils ont commencé par protester sur la page Facebook de la Trois: "Jerzy  Sosnowski licencié sans avoir pu prendre congé de ses auditeurs. Nous protestons catégoriquement. Ne laissons pas la Trois devenir la courroie de transmission de la propagande gouvernementale! Battons-nous pour les personnes de valeur de la Radio Polonaise. " 

    Lorsque l'administration a bloqué ce type de commentaires, les auditeurs de la Trois se sont dirigés sur la page FB générale de la Radio. Et maintenant, ils viennent de créer une page FB, intitulée "Sauvons la Trois". "La plupart d'entre nous (si ce n'est tous), regroupés sur la Page Sauvons la Trois, sommes bouleversés d'apprendre qu'on a privé d'antenne un journaliste que était garant de la qualité des commentaires et éditoriaux de la Trois." Cette page a déjà recueilli 17 000 like.

    Les auditeurs de la Trois préparent en ce moment une pétition protestant contre tous les changements intervenus sur leur chaîne depuis trois mois.

     

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  • Trois journalistes licenciées, trois autres qui s’en vont aussitôt en signe de protestation, le correspondant à Paris qui refuse de collaborer avec un média qui ne respecte pas la déontologie du métier. Sept professionnels de perdus en quelques jours, tel est le dernier bilan de la dictature du PIS au sein d’une télévision qui ne mérite plus sa qualification de service public et qui ressemble de plus en plus à celle que les Polonais ont connu aux pires heures du communisme.               

    Clairvoyante, la prestigieuse chaîne franco-allemande, ARTE ne s’y est pas trompée lorsqu’elle a rompu à la fin du mois de janvier sa collaboration avec la TVP ("Aucune nouvelle coproduction ne sera lancée tant qu'Arte n'aura pas l'assurance que la liberté d'expression, le pluralisme éditorial et l'indépendance de la télévision publique en Pologne sont garantis.", communiqué de la chaîne)

    Le responsable direct de la dernière hécatombe s’appelle Mariusz Pilis. A lire son explication dans les interviews qu’il a accordées après les licenciements, on se frotte les yeux: censure, vous avez-dit censure? "C'est complètement absurde!"

    Alors, la raison des licenciements?"Ces journalistes voulaient diffuser la marche de KOD non stop, du matin au soir. (...) Je n'accepterai pas qu'on nous force par le chantage à promouvoir, de manière contraire aux règles journalistiques, des initiatives politiques telles que KOD."

    C'est à faire pleurer dans les chaumières sauf qu'on peut difficilement faire moins crédible. D'autant plus que la bonne réputation des journalistes en question n’a jamais été remise en cause jusqu’à présent (l'une d'entre elles travaillait à la TVP depuis 1997).

     

    Ceux qui font la TV polonaise

    Quant au responsable “indirect” de toute cette affaire, des licenciements précédents (environ 60 en deux mois) et de tous les "bons" changements à TVP, il s’appelle Jacek Kurski et c'est le grand patron.  Son obsession: dénigrer le KOD ( Mouvement de défense de la démocratie) et faire peur à ses membres en leur rappelant que sous les gouvernements précédents, la police tirait sur les manifestants. Un sujet sur ce dernier thème devait justement être mis à l'antenne samedi dernier mais les deux éditrices ne l'ont pas accepté...

     

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  •  1, 68 milliards d'euros: c'est le montant complémentaire de la somme qui sera versée par la Commission Européenne à la Pologne pour l'achèvement de dix grands projets routiers (le subventionnement total porte sur 3,3 milliards d'euros!). La décision est tombée aujourd'hui et elle appelle plusieurs observations.

    Des route

    Tout d'abord, il faut relever la réaction du vice-ministre de l'infrastructure, Jerzy Szmit qui s'est aussitôt rengorgé : " Cela signifie que les demandes que nous avons préparées sont de bonne qualité et que nous pouvons espérer que d'autres demandes déjà déposées obtiendront également un financement supplémentaire." 

    On appréciera le "nous". En effet, Jerzy Szmit ne manque pas de culot. Car ce "nous" d'autosatisfaction est bien mal placé. Il est évident que ce n'est pas en trois mois que les équipes actuelles ont pu constituer ce dossier dont la qualité est maintenant louée par le vice-ministre. Forcément, il s'agit du travail effectué sous le gouvernement précédent et la décision d'aujourd'hui récompense son travail et pas celui du gouvernement PIS. Mais autant PIS passe son temps à vilipender ses prédécesseurs, qui ont soi-disant mené le pays à la ruine, autant il est ravi de récupérer le fruit de ses efforts quand ça l'arrange. Sans rendre à César ce qui lui revient.

    Ensuite, on peine à comprendre que le gouvernement PIS accepte un cadeau pareil de la part de cette Europe qu'il ne cesse de vomir. Il n'en supporte aucune critique, il affirme haut et fort la souveraineté de la Pologne, il s'insurge contre l'ingérence inadmissible des instances européennes (Commission de Venise, Parlement Européen, Conseil Européen, Commission Européenne) dans les affaires internes du pays. Mais prendre l'argent de ses "ennemis", cela ne le dérange pas un seul instant.

    Enfin, on se demande quelle mouche a piqué la Commission Européenne, si inquiète pourtant face aux dérives polonaises. Après toutes ses critiques, on s'attendait à des sanctions, ou du moins à une évocation des sanctions, utilisée comme un levier pour faire bouger les choses dans le sens du droit. Et bien, non, loin de punir, l'Europe a décidé de gâter le mauvais élève. On peut s'en étonner mais on peut aussi imaginer qu'en se montrant généreuse, la Commission européenne souhaite montrer à la Pologne qu'elle reste son amie. Et qu'en tant que telle, ses appels à la raison sont recevables et qu'il n'y a pas lieu de les juger offensants. Mais si la Commission s'imagine qu'en échange de tous ces milliards, MM Duda et Kaczynski et Mme Szydlo auront l'élégance de suivre l'opinion de la Commission de Venise et le jugement du Tribunal Constitutionnel, il est fort à craindre qu'elle n'a pas compris la mentalité de PIS: on prend le plus possible et on donne le moins. Et, surtout, on oublie de dire merci!

    En attendant, à défaut démocratie, les Polonais pourront se consoler avec une bonne infrastructure routière.

     

     

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